L'examen scientifique des extases des voyants de Medjugorje
(d'après le Dictionnaire des Apparitions, P. Laurentin - Fayard 2007)

Père Laurentin

Comment juger de l'objectivité d'une vision que seul le « voyant » atteste ?

A Lourdes, le docteur Dozous mit les doigts de Bernadette au contact de la flamme de son cierge, la laissant sans réaction ; à Soufanieh (Damas) de même un chirurgien souleva un ongle de Myrna jusqu'au sang ! On a aussi piqué ou perturbé les voyants parfois, mais on a pu faire beaucoup à Medjugorje grâce aux électro-encéphalogrammes (EEG) et électro-oculogrammes réalisées en 1984 par des équipes françaises (Pr Joyeux) et italiennes (Arpa).

Les EEG mesurés par des électrodes placées sur le scalp identifient les courants produits en permanence par le système nerveux : à l'état de veille, on distingue deux ordres de fréquences : le rythme bêta, de 14 à 45 Hz (hertz), d'assez faible amplitude, qui occupe les régions frontales et moyennes des deux hémisphères cérébraux, lors de la réflexion, du calcul, d'une activité ; et le rythme alpha, de 8 à 13 Hz, de plus grande amplitude, avec un aspect souvent en fuseaux, qui est surtout recueilli dans les régions postérieures : il apparaît surtout les yeux fermés, au repos, voire en relaxation ou en méditation ; il disparaît ou est atténué les yeux ouverts, par l'attention, surtout visuelle, et par l'effort mental. Les rythmes de sommeil sont tout à fait reconnaissables, ainsi que les aspects pathologiques (syndrome confusionnel, épilepsie, lésion cérébrale, encéphalites, états de coma).

Mais à Medjugorje, les EEG pratiquées sur Maria, Ivanka et Ivan révèlent un fait particulier mais non pathologique. Les jeunes se voient enregistrer une prépondérance de rythme alpha pendant l'extase avec extension dans les régions antérieures frontales, alors qu'ils gardent les yeux ouverts, leur attention étant captée par l'apparition comme le suggère la fixité de leur regard. Cet état impossible à simuler, ressemble à une profonde méditation dans laquelle ils entrent et dont ils sortent subitement, sans phase de transition. Leur cerveau, tout en étant éveillé - mais « relaxé » -, ne semble pas disponible durant la seule extase à la perception habituelle de l'environnement.

Les électro-oculogrammes réalisés sur les mêmes voyants concluent aussi à des résultats très étonnants : les électrodes placées près du bord des yeux permettent de suivre les mouvements (volontaires ou non) des globes oculaires.

L'étude fut effectuée chez deux jeunes en simultané (Maria et Ivan). Les différentes saccades habituelles à l'état de veille (même quand on décide de fixer son attention) s'arrêtent quasi simultanément en début d'extase. Elles reprennent dès la fin de celle-ci. Ce résultat souligne une fixation du regard plus puissante que la volonté propre. La simultanéité est aussi remarquable : l'apparition débute et se termine au même moment pour tous. Les simultanéités sont remarquables. Ils s'agenouillent soudain en même temps, selon l'étude méthodique faite par Mme Joyeux, sous la direction du professeur Henri Joyeux. La synchronie tombe parfois au centième de seconde près, ce qui contribue à exclure toute possibilité d'un signal extérieur. Ils prononcent en même temps le troisième mot du Notre Père « qui êtes aux cieux », qu'ils récitent ensemble jusqu'au bout, avec la Vierge. On leur a demandé : « Pourquoi ne dites-vous pas les deux premiers mots : "Notre Père" ? - C'est la Gospa qui entonne, et nous enchaînons avec elle. »

Dictionnaire des Apparitions, édition Fayard 2007

Ainsi tout cela semble confirmer qu'une cause extérieure à eux-mêmes (et invisible pour les observateurs) déclenche ces différentes phases de l'extase, sans qu'aucune explication psychologique ou neurologique ne tienne. Cette étude à Medjugorje est remarquable et constitue sans doute une première médicale en matière d'extase. La neurologie s'arrête à ces constats inexplicables.