- : Clarification de
la position de l'Eglise sur Medjugorje

Evolution de la position de l'Eglise en :

Le , le Vatican a reconnu le sanctuaire de Medjugorje en statuant sur le "Nihil Obstat" - "Rien ne s'y oppose".

Cette position fait suite aux nouvelles normes pour le discernement des apparitions définies par l'Eglise, le :
6 positions différentes allant du nihil obstat (rien ne s'y oppose) au jugement négatif.

Depuis le , l'organisation de pèlerinages dans le sanctuaire marial de Medjugorje était déjà autorisée par l'Eglise.

La réponse en date du de la Congrégation pour la doctrine de la foi à Mgr Gilbert Aubry renvoie à la déclaration dite de Zadar de 1991 de l'ex-commission épiscopale yougoslave, dont le deuxième volet - reconnaissant l'existence de « rassemblements nombreux de fidèles » - recommande « l'attention et le soin pastoral des évêques » ; ce qui implique la présence de prêtres pour l'assistance spirituelle des pèlerins. Par ailleurs, le Cardinal Kuharic déclarait : « nous, les évêques, avons accepté Medjugorje comme lieu de prière, comme sanctuaire » (Glas Koncila, Aout 1993). Cette reconnaissance donne donc le même statut que Kibého ou la rue du Bac aux apparitions non officiellement reconnues.

Le Cardinal Christoph Schönborn commente ainsi cette réponse à Lourdes en juillet 1998 (cliquez ici pour lire l'interview): « La hiérarchie laisse sciemment l'affaire pendante (caractère surnaturel ni prouvé, ni nié ou exclu). Le Magistère ne se prononcera pas définitivement tant que dureront ces phénomènes [...]. Mais c'est la mission des bergers de promouvoir ce qui grandit, de favoriser les fruits qui s'y manifestent, de protéger si besoin est des dangers qu'il y a partout évidemment [...]. C'est pourquoi il est ou il serait si important que les évêques aussi prennent très ostensiblement sous leur sauvegarde la pastorale de Medjugorje, afin que soit protégé de possibles développements malheureux ce qu'il y a eu lieu comme fruits manifestes ».

Déjà, suite à une mauvaise interprétation d'une réponse de la Congrégation pour la doctrine de la foi à Mgr Taverdet, Joaquin Navarro-Valls, porte parole du Saint Siège, rectifiait le 8 août 1998 : « Vous ne pouvez pas interdire aux pèlerins d'y aller. De plus, quand les fidèles de la foi catholique vont en pèlerinage, ils ont droit à un accompagnement spirituel ; ainsi l'Eglise n'interdit pas aux prêtres de se joindre aux voyages organisés par des laïcs. L'Eglise ou le Vatican ont-ils dit non ? Non ! »

Cardinal Schönborn : Paris-Toussaint

Quelle est la position du Magistère de l'Église par rapport à Medjugorje?

Elle est inchangée depuis les premières prises de position de la conférence épiscopale de Yougoslavie, à l'époque. La congrégation de la doctrine de la foi, dont je suis membre, a confirmé cela autant que je sache à deux reprises par des lettres du secrétaire de la congrégation.
La formule utilisée par les évêques de Yougoslavie à l'époque était "non constat de supernaturalitate" ce n'est pas affirmer que cela est surnaturel, ce n'est pas exclu ni affirmé. Non constat. Ce n'est pas une négation, ce n'est pas une affirmation de la supernaturalité.

Quelle en est la conclusion ?

Elle est double. Le magistère l'a reconfirmé par deux fois. Premièrement, il n'est pas permis de faire des pèlerinages officiels à Medjugorje. Officiel, c'est-à-dire qu'on ne peut pas faire un pèlerinage diocésain à Medjugorje, cela implique qu'il n'est pas interdit d'y aller en pèlerinage mais pas de façon officielle. Deuxièmement, il est demandé explicitement l'accompagnement pastoral de ceux qui se rendent à Medjugorje. Ces deux affirmations ont été encore reconfir­mées par Monseigneur Bertone. Je pense que cela est une position très claire. N'essayons pas de tirer d'un côté ou de l'autre, gardons cette sobriété du Magistère de l'Église par rapport à ce phénomène dont le jugement définitif ne sera certainement pas avant la fin des phénomènes. Car l'Église ne donnera pas un chèque en blanc sur des révélations privées éventuellement à venir.

Cardinal Schonborn
Voir la vidéo de Kto :



Version Audio (mp3) :



Le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat du Saint-Siège et ancien secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, écrit dans un ouvrage publié en en italien :

« Les déclarations de l'évêque de Mostar reflètent une opinion personnelle, elles ne sont pas un jugement définitif et officiel de l'église. Tout est renvoyé à la déclaration de Zadar des évêques de l'ex-Yougoslavie du 10 avril 1991, déclaration qui laisse la porte ouverte à de futures enquêtes. Les vérifications doivent donc se poursuivre. Dans l'entre-temps, les pèlerinages privés sont permis avec un accompagnement pastoral des fidèles. Finalement, tous les pèlerins catholiques peuvent se rendre à Medjugorje, lieu de culte marial où l'expression de toutes les formes de dévotions est possible. »

Source : « La dernière voyante de Fatima : Ce que m'a dit soeur Lucia » du Cardinal Tarcisio Bertone avec Giuseppe De Carli (traduction de l'italien : Marie-Ange Maire Vigueur), Bayard, Paris, , p. 109

Cardinal Bertone La dernière voyante de Fatima, ce que m'a dit soeur Lucia

Cardinal Schönborn : Retraite Internationale des prêtres à Ars, Septembre

La Retraite à Ars a été un grand succès: venus de 75 pays différents, 1.200 prêtres y ont participé, sous la houlette très appréciée du Cardinal Schonborn, de Vienne. Dès le 1er jour, le mardi 29 septembre 2009, celui-ci n'a pas hésité à évoquer Medjugorje.
Voici mot pour mot les paroles du Cardinal :

« Passons au sacrement de la réconcilation. Sr Faustine appelle la confession le 'Tribunal de la Miséricorde'. Qu'en est-il de ce sacrement dans nos vies de prêtres et d'évêques et aussi dans notre pastorale ? Comment ne pas se poser cette question ici à Ars ? Dans nos pays d'Europe, à quelques exceptions près, j'ai l'impression que la pratique de ce sacrement à énormément régressée, et dans certaines régions quasiment disparue. Il y a certainement des hauts lieux de la confession aujourd'ui. Je pense particulièrement à Medjugorje. J'ose parler de cela parce que depuis 28 ans c'est devenu un des hauts lieux de la confession. Des milliers, des milliers, des milliers de personnes qui se confessent !

Qu'en dit l'Eglise ?

Juste un rappel entre parenthèses : La position officielle de la Conférence épiscopale de l'ex-Yougoslavie et aussi de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est: 'Non constat de supernaturalitate'. Cela veut dire qu'il n'est pas assuré que ce soit surnaturel, mais ce n'est pas exclu. Cela reste ouvert. Le jugement de l'Eglise n'est pas encore prononcé. (Il y a trois possibilités : 'Constat de supernaturalitate' , 'Non constate de supernaturalitate', 'Constat de non supernaturalitate'). Pour le moment l'Eglise ne s'est pas prononcée mais elle dit deux autres choses :
- Puisque Medjugorje n'est pas officiellement approuvé par l'Eglise, on ne peut pas organiser de pèlerinage officiel.
- Puisqu'il y a beaucoup de fidèles qui se rendent en ce lieu, il sied, il est opportun qu'on en prenne soin pastoralement, qu'on les accompagne pastoralement dans cette démarche. C'est ce qui se fait depuis 28 ans.

Certainement nos lieux de pèlerinages sont des hauts lieux de la confession. C'est mon expérience et celle de beaucoup de frères prêtres qui ont exercé le ministère de la confession dans des lieux de pèlerinage. Mais spécialement à Medjugorje, ils ont été bouleversés par l'expérience de la confession. »

Extrait du discours du Cardinal Schonborn